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Material - Mexico
booth B32
Expo Reforma, Mexico
vernissage 08.02.2024
Communiqué
Contre l'oubli
Le projet réunit Leyla Cardenas (1974, Bogota) et Jorge Rosano Gamboa (1984, Mexique) qui, à travers leur pratique conceptuelle, travaillent sur des lieux ou techniques tombés dans l'oubli et questionnen la notion abstraite du temps.
Artiste en milieu de carrière, Leyla Cárdenas explore la réalité dans un geste sculptural qui vise à spatialiser et matérialiser le temps. Ses œuvres interrogent les ruines urbaines, les sites de démolition et les espaces abandonnés comme autant d’indices de transformations sociales et de souvenirs perdus. Sa démarche rappelle celle de l’archéologue qui analyse les différentes couches d’une réalité fragmentée dans une dimension verticale. Considérant que le textile est fait de chaînes et de trames, l’artiste a photographié des paysages ou des bâtiments menacés, qui souvent ne conservent que la façade. Dans "Mutual dissolution", la montagne à côté de Bogota devient une image imprimée sur une soie de polyester que l'artiste détisse en tout ou partie, révélant les couches de temps et la fragilité du processus. La disparition progressive du lieu se matérialise ainsi dans le support même de l’œuvre.
Une nouvelle série d’œuvres en textile est dédiée aux lichens qui fascinent l’artiste parce qu' ils apparaissent comme un veritable microcosme et témoignent du regain de vie malgré la mort et la destruction alentour. Dans "Interfaz posible", l’image a été prise à Bogota, près d’une rivière très contaminée où les lichens se developpent sur un mur en béton.
Jorge Rosano Gamboa crée des œuvres où l’absence devient visible, questionnant le rapport entre le moment et sa représentation. Entre art contemporain et vernaculaire, rituel, divin et profane, il compose des images qui semblent inachevées car elles ne sont que des traces de souvenirs perdus. Une série de masques sont emblématiques de sa pratique : réalisés en bois d’avocat, ils sont sculptés par certains artisans de Tocuaro, Michoacan et ornés de crin de cheval, de cendres animales et brûlés dans la technique yakisugi. Etant donné que le masque a servi à travers les yeux de l’autre, il s'opère une actualisation de la matière, qui donne corps et rend tactile la mémoire abstraite.
La série "La dernière ombre de la nuit" (La última sombra de la noche) fait référence à la conception du temps dans les sociétés préhispaniques où la mort n’était qu’un prolongement de la vie. Rosano Gamboa donne corps à cette notion à travers l’utilisation de la technique encaustique mélangée à des cendres d’animaux.