Communiqué
Au départ, il y a le vif du croquis. Puis un entrelacs de traits, semblable à des constructions d’esquisses, vient compliquer la composition. Ce sont des figures à l’envers, des accumulations de détails, des bribes de phrases, ou des sortes de repentir où l’artiste semble jouer des éléments en les déplaçant sans jamais effacer leur premier mouvement.
Cheval, image érotique ou portrait, la démarche de Joël Person est la même. Dessinateur de lumière, de couleur et de formes en mouvement, il semble exprimer des temps différents qui s’entremêlent. Son œuvre, composée d’encre, de crayon, de fusain, de pierre noire, parait très colorée. Pur effet de la décomposition de la lumière, omniprésente dans le travail de l’artiste ? Sans doute, si l’on considère que le noir est la somme de toutes les couleurs.
Dans la fascination de l’artiste pour le cheval, à la frontière du masculin et du féminin, se devinent à la fois le désir et la répulsion, le merveilleux et la menace, qui relèvent peut être de souvenirs d’enfance. La masse animale s’impose souvent comme un corps, une force dominatrice et pulsionnelle dans un environnement de traits multiples, un amas de résonnances graphiques puisant dans différents registres : traités anatomiques, bribes de texte, scènes pornographiques;
Il n’y a qu’un pas entre cet univers de l’animal, du cheval en particulier, et celui de la sexualité. Images saturées de corps ou au contraire laissant la place belle au vide, ces dessins traduisent une jouissance du trait sur la feuille vierge.
C’est aussi dans le portrait que l’artiste excelle, cadrant ses figures dans un temps suspendu et une composition épurée, où les éléments sont sculptés par la lumière et le vide.
Une réalité rendue par quelques traits