Communiqué
Lucy Bubba est une drôle de conteuse qui fait parler ses objets. Cette artiste italienne vivant à Paris a gardé le nom de jeu que lui donnaient ses amies d’enfance quand déjà elle leur fabriquait des boites à histoires. Aujourd’hui, elle continue à construire des histoires visibles.
Elle a commencé par réaliser des cabas comme support de ses narrations, ensuite des bijoux qu’elle a conçu aussi comme des récits. Tour à tour «histoires à main» ou «histoires à porter», ces objets sont faits de matériaux très divers, souvent synthétiques et arborent de grosses coutures et des bouts de scotch à peine masqués : une façon de se moquer des contraintes et de promener pensées et souvenirs traduits littéralement.
L’installation présentée à la Galerie Dix9 - où la plupart des oeuvres sont suspendues au plafond par des fi ls transparents - est axée autour du fil. Le cheminement de l’idée, bien sûr, de l’image mentale à sa matérialisation. Mais c’est d’abord un fil de vie et d’unité - entre ses deux pays et ses deux cultures - qu’elle poursuit depuis sa thèse (jamais terminée) autour du mythe d’Isis dans la culture symboliste. Car, que faisait Isis en cherchant à reconstituer le corps de son frère, sinon essayer de retrouver un sens, son sens, qu’elle savait éparpillé mais pas perdu?
Le fil est aussi lié à l’acte de coudre. Lucy Bubba aime coudre, comme elle aime associer, assembler subitement, par analogie ou concaténation (marabout, bout de ficelle…), tant les mots que les objets trouvés. Des oeuvres aériennes, gracieuses et pleines d’humour.