Communiqué
Dans un genre qui traditionnellement utilise des matériaux lourds et nobles, Françoise Coutant crée des sculptures à la légèreté singulière. Une légèreté qu’elle recherche non seulement dans les matières fragiles qu’elle utilise (plumes, akènes de pissenlit, coquilles d’oeuf ou d’escargot, coquelicots…), mais aussi dans les mots qu’elle s’applique à utiliser pour révéler l’idée qui sous-tend ses formes.
Légères donc, ses oeuvres fixent avec délicatesse quelque chose d’aussi évanescent que les rêves, allant du réel à l’irréel voire au surréel.
L’artiste parvient à donner de la consistance à des concepts abstraits. Elle parle du temps à travers la forme du sablier, mais le transforme en guêpiere ( “Autre temps”). Elle questionne l’origine des choses avec cette poule immense aux plumes de papier blanc, trônant dans une cage ouverte à tous vents qui abrite un œuf à la taille minuscule (L’œuf ou la poule”). Un œuf que l’on retrouve souvent dans le monde de l’artiste, un œuf aussi fragile que l’existence. Tout comme l’ensemble des œuvres qui, mêlant vie et mort, évoquent le côté éphémère des choses.
Françoise Coutant aime suspendre à des fils invisibles ses sculptures qui deviennent aériennes et vagabondes. Tels ses fauteuils devenus légers comme l’air ou ses escaliers qui mènent vers des ailleurs improbables.
Toujours s’exprimant avec humour, l’artiste aime promener colère ou nuage en poussette, ou bien crée des “objets spéciaux”, tels ce “Nombril aviaire” ou ce “Divan d’artiste” cousu de coquilles d’œufs et à l’usage improbable.
L’œuvre de Françoise Coutant nous entraîne dans son monde poétique, loin au-dessus des conventions, loin au-dessus du banal.