Entrer dans le monde de Tïa-Calli Borlase, c'est entrer dans un monde insolite d'objets, « singuliers arrangements tridimensionnels » pour reprendre les termes de Paul Ardenne, nés de détournements et d'assemblages propres à la métaphore. Elaborées avec des matériaux de lingerie féminine détournés de leur utilisation première - des coques de soutien-gorge aux passementeries en passant par les baleines de corset - ces sculptures proposent des formes incongrues, ambigües, voire subversives, issues de déplacements et d'hybridations successives.
Objets de désir, les sculptures de Tïa-Calli Borlase sont apparentées au corps humain ou animal. Qualifiées de « sculptures membranes », elles exposent des corps-sensations, des corps-émotions, des corps-anatomiques. Elles jouent entre pesanteur et légèreté, équilibre et déséquilibre, présence et absence, élision et apparition, symétrie et bizarrerie, souffrance et séduction.
Dans tout son travail artistique, "sculptures membranes" ou sculptures equestres, photographies, dessins ou performances, Tïa-Calli Borlase se crée des territoires d'action bien spécifiques qui deviennent, pour reprendre les termes de Gilles Deleuze, sa géographie du désir.